Je vous invite donc à partager mes premières impressions, au sujet de la Dodge Caliber CRD SXT : je sors de deux PT Cruiser, un essence, et dernièrement un CRD, finition Limited. Nous voulions donc conserver au moins le même niveau de finition, c’est à dire opter pour une SXT avec pack luxe (option), et toit ouvrant (option aussi).
Pour le choix de la couleur, ça a été directement le Orange Sunburst, sans discussions : depuis les premières photos de presse, et jusqu’à ce que nous en croisions une sur la route, c’était LA couleur à prendre.
Renseignements pris auprès de la concession locale, il semblerait que cette couleur ne soit plus importée en France à l’avenir ? Le seul modèle neuf Orange CRD SXT Luxe TO qu’ils avaient en vitrine étant déjà vendu, il nous a fallu nous résigner à trouver une occasion récente. En fouillant donc sur le net, j’ai trouvé celle qui correspondait le mieux à notre attente : une CRD SXT Luxe toit ouvrant Orange, ex-véhicule de démonstration, à 850 km de chez nous… et le garage vendeur nous propose une reprise « honnête » du PT Cruiser.
Allez hop, un coup de fil à la banque pour les prévenir, un autre à l’assureur, 7 heures d’ autoroute, et me voici rendu chez Dodge, dans la moiteur parisienne ! Une demi heure de palabre, une négociation sur le prix de l’attelage, un échange de sur-tapis et une reprise correcte du PT, un p’tit café et c’est bouclé.
Aspect extérieur, et premières impressions sur l’intérieur :
Ça y est, j’y suis, elle est là et m’attend dans son hall. Je prends livraison de la voiture, c’est toujours un moment agréable pendant lequel le vendeur détaille le nouveau jouet, en expliquant les différentes commandes et options, pendant que je laisse courir mon doigt sur la carrosserie… La première impression, de trois quart avant, c’est la calandre rectangulaire, brute, encadrée par des ailes anguleuses, et les roues de 17 pouces : on la dirait encore plus haute et massive qu’elle ne l’est réellement. Le profil est équilibré, pas trop pataud, les arches en plastique noir lui donnent un air presque sportif, le design arrière est agréable, quoique sans grande originalité. Une voiture dont la ligne ne marquera sans doute pas le millénaire, mais un dessin classique pour ce petit costaud.
La couleur orange est en fait un peu cuivrée, très classe, et doit vraiment attirer l’œil sous le soleil : on verra ça à la maison, dans le Var, loin des néons de la concession !
La porte inspire le respect, sans être une porte blindée d’AMX… mais elle est facile à fermer, il faut moins d’effort que suggéré par son épaisseur. Je me surprendrai à la claquer un peu trop fort, il faudra un temps d’adaptation.
L’ambiance intérieure est plutôt Hi-Tech-tendance-sport que cossue, on est loin du cuir/alcantara du PT, il y a beaucoup plus de plastique apparent, mais on s’y fera.
Le dossier des sièges est en plastique, la planche de bord n’est pas rembourrée, la console centrale gris métal réclame à grands cris une couche de peinture Orange (c’est prévu, gimmick du PT Cruiser), l’accoudoir central fait « brut de démoulage », les sur-tapis de sol font un peu cheap et ne remplissent pas l’espace dévolu aux pieds : une commande en perspective, MoPar fait de beaux tapis de sol brodés autrement plus jolis et fonctionnels (il existe aussi une version caoutchoutée, dont le dessin rappelle celui d’un pneu, pour l’hiver).
Premier bémol pour les grands : les genoux et le bas de la planche de bord. Ca touche à tous les coups, il faut faire attention en s’installant de ne pas taper du genou droit sous le cache plastique dur de la colonne de direction. Idem une fois en route, si la jambe droite cherche un appui le long de la console centrale, le genou se retrouvera au niveau d’une arête plastique dure, il me faudra jouer avec les commandes du siège (manuelles) pour trouver une position acceptable. Je suis dans la moyenne (1m76), je pense qu’un vrai grand aura peut être plus de soucis que moi.
Côté visibilité, tout droit c’est bien, les angles mort avant sont assez importants (attention aux piétons en ville), les rétroviseurs sont bien placés et assez grands, par contre, difficile d’évaluer le volume avant de la voiture (je ne vois pas le bout du capot, il faudra « apprendre » la voiture), et mauvaise visibilité arrière : les américains ne sont pas les rois du créneau !
Les commandes sont quasiment toutes regroupées autour du volant (éclairage et antibrouillards, essuie-glaces AV/AR, régulateur de vitesse, commandes de l’autoradio), ou au bas de la console centrale (sièges chauffants, feux de détresse, réglage d’assiette des phares, ESP, climatisation/ventilation/dégivrage).
Dans les portières, les commandes des vitres électriques, de réglage des rétroviseurs, de condamnation des vitres arrières, et de verrouillage centralisé.
Sur ce point de l’ergonomie, on revient vers un standard plus européen que le PT, sur lequel il fallait chercher un peu partout.
En faisant le tour de la voiture, j’ai aimé le coffre, suffisant en contenance (j’ai moins aimé en revanche le petit « rideau cache misère » censé recouvrir les bagages), j’ai apprécié la qualité globale des assemblages des plastiques, c’est très correct, le système d’inclinaison des sièges arrières, facile à manipuler.
J’ai par contre regretté la taille ridicule des vide-poches de portière, et le peu de rangements accessibles hormis l’accoudoir central, et l’absence totale de rangements aux places arrières.
Assez attendu, une voiture, c’est fait pour rouler, alors, on roule ?
Contact, moteur, silence, ça tourne !!
Ben oui, silence, ça tourne… Au ralenti, pas de bruits parasites, le diesel est certes là, mais sans plus. La pédale d’embrayage est très souple, la première passe sans forcer, allez, on se lance.
Comme sur les voitures du groupe VAG, le moteur est un poil brutal : le couple arrive très tôt, le moteur est très volontaire (trop ?), on peut rouler sur le ralenti sans caler, au détriment d’un certain manque de souplesse à bas régime. Le temps de la prise en mains, j’ai calé une fois en sous-régime, car rien ne prévient dans le comportement du moteur, et il faut avoir l’œil sur le compte tours pour ne pas se laisser piéger.
Ma voiture a déjà dépassé le stade du rodage (elle a 5000 km), la boite se montre à la fois ferme et précise, et je vais découvrir son agrément au fil des kilomètres : la position du levier est bonne, la course de sélection assez réduite, on peut reprendre le contrôle du volant rapidement (il ne se trouve pas loin), les mouvements se font vite naturels. Je sens que je vais aimer cette boite à 6 vitesses, même si je n’en perçois pas la réelle utilité, tant le couple et la bonne santé du moteur permettraient d’avoir moins de rapports. Mais bon, y’en a six, le vendeur a dit « n’oubliez pas que vous êtes maintenant en six vitesses », donc allons y, passons la 6.
Get your kicks, on Hway 6 !
J’ai profité du voyage retour dans ma contrée (850 kilomètres d’autoroute), pour faire joujou avec les options : le régulateur de vitesse fonctionne toujours aussi bien que sur le PT, il permet de rouler l’esprit tranquille en passant sereinement devant les machines à sous, tout en contenant la consommation à 6,4l/100, en roulant au maxi des limitations (110/130 km/h sur le trajet Paris/Saint Maximin).
Les côtes sont avalées sans ralentir (je suis seul à bord, avec un petit bagage), et je sens que le moteur a une réserve impressionnante de couple, pour un diesel de 2 litres !
La climatisation fonctionne bien, il me faudra tâtonner un peu pour trouver la position idéale, et j’ai testé la fonction « chilled zone » de la boite à gants : mes canettes d’orangina sont restées fraîches pendant plus de 5 heures ! Les aérateurs font un peu toc, leur commande est un peu raide, mais une fois positionnés, c’est pas le genre de trucs que je tripote en continu dans une voiture.
Le toit ouvrant… ouvre et ferme sur simple pression, il y a aussi une position entrebâillée qui permet de rouler sans trop de turbulences, ou les jours de pluie, par exemple : ça, c’est bien, ça marche bien, et toutes les commandes sont impulsionnelles. Le positionnement du store rigide occultant est assez flou, son guidage n’est pas terrible, il accroche en coulissant…
La radio fonctionne bien, j’avais pris avec moi quelques CDs : sans l’option « Boston Acoustics », le son est déjà très correct, il n’y a pas besoin de pousser le volume pour en profiter, car l’isolation phonique est acceptable (c’est quand même un poil plus bruyant que l’A3 de madame, mais c’est certainement du aussi aux bruits de roulage : les pneus y sont pour beaucoup), et les commandes au volant permettent de jouer avec tout ça sans quitter la route du regard.
Je m’amuse à vérifier la pression des pneus, ainsi qu’à surveiller la consommation moyenne et l’autonomie calculée par l’ordinateur de bord. Cela semble cohérent, et sera confirmé par le calcul lors du ravitaillement. Seule la position du bouton de sélection de l’affichage est discutable : j’aurais bien vu un poussoir en bout de quomodo, par exemple, idem pour les totalisateurs.
Je choisis de traverser Lyon, rien que pour tester l’éclairage sous le tunnel de Fourvières : c’est Broadway, les compteurs blanc/bleuté, et le reste vert/turquoise, j’adore, même les porte gobelets sont éclairés !
Tiens, à propos, l’éclairage intérieur a été soigné : entre les deux plafonniers, les deux spots de lecture, et la lampe détachable/rechargeable, il y a de quoi éclairer convenablement tout l’intérieur de la voiture. Les boite à gants sont elles restées dans le noir, je trouverai facilement un éclairage d’appoint.
Ca tourne, deuxième !
Allez, il est tard, je suis rentré chez moi, et ma femme m’attend : la voiture est belle, tu me la fais essayer ? On va se prendre quelques virages ? Ben oui, la ligne droite, c’est bien beau, ça permet d’aller d’un point A (concession Dodge) à un point B (maison), le plus vite possible, mais c’est pas folichon, hein ? Je m’installe donc devant le frigo (en fait, à la place passager !), et je la laisse faire. Ca me permettra d’observer le comportement de la voiture sur un trajet sinueux, dans les montagnes/collines du Var. Les virages passent bien, la voiture ne semble pas trop lourde, et réagit bien à la prise d’appui : une légère décélération avant le virage, un petit coup de volant pour asseoir la bête, puis une accélération continue et voici un beau virage bien en appui, bien enroulé (ma femme conduit bien, c’est un régal pour moi). Les virages s’enchaînent en toute sécurité, même sur le revêtement dégradé, la voiture réagit sainement, le freinage est bon et semble endurant. Il y a bien sur un peu de roulis, c’est inévitable sur une voiture lourde et haut perchée, mais rien qui fasse peur : de toutes façons, il y a de la marge avant que l’ESP ne rentre en action et ramène tout le monde dans le droit chemin. J’essaierai après une montée façon « course de côte » en déconnectant l’ESP, pour juger de ses limites en courbe : ça va, c’est sain, ça sous vire un peu (l’avant est lourd), les pneus souffrent un peu, il y a beaucoup plus de roulis, et il faut souvent toucher à la boite pour ne pas perdre l’élan. Elle n’est clairement pas faite pour ça, je n’y reviendrai plus. Nous rentrons tranquillement, d’autant que la nuit tombe, ce qui me permettra de voir que les phares éclairent bien, mais sans plus.
Pour profiter pleinement et sereinement de cette motorisation, il faudra donc adopter un style DBPDF (De Bon Père de Famille !), et privilégier le confort de roulage à la sportivité du pilotage : je n’ai pas acheté une voiture de sport, mais une belle auto familiale, originale, avec un excellent rapport qualité prix.
Moteur ! :
Retour à la maison, direction le garage pour la revue de détail sous le capot : le moteur est là, devant, sous le capot. C’est une voiture moderne, donc, il n’y a plus rien d’accessible hormis la jauge à huile, et le remplissage des différents réservoirs : lave glace, direction assistée, huile moteur, liquide de freins.
Tout le reste est caché par une plaque de plastique noir, qui semble dire « vous n’êtes pas qualifié pour aller plus loin, tout ce que vous devez savoir est visible ».
Même la batterie est du type scellée (j’avais la même sur mon drag’), sans entretien, et je viens de lire que pour changer les ampoules de phare, il fallait « contacter votre concessionnaire » ! Inadmissible, je ne pense pas que le concessionnaire vienne me changer une ampoule à 2 heures du matin, le lundi de Pâques, et je vois d’ici la tête de l’assistance téléphonique de mon assureur quand je les appellerai pour changer une ampoule sur une voiture quasi neuve…
On aperçoit bien ici et là quelques fils tenus par du ruban adhésif, mais ça fait quand même solide et bien agencé. Les fusibles et relais sont regroupés dans une boite à côté du filtre à air, accessible.
J’ai essayé de sortir le filtre à air pour voir, justement : il faut beaucoup de dextérité, idéalement 3 mains avec 9 doigts de 6 phalanges pour être à l’aise, mais ça n’est pas le cas, alors il faudra prévoir de s’écorcher un peu les doigts, et beaucoup de patience.
Conclusion provisoire : je ne suis pas déçu par cet achat, car le plaisir de rouler avec excuse bien quelques petits défauts et imperfections. Pour moi, elle a pratiquement tout : gueule, moteur, habitabilité, équipement, performances, originalité, pour un prix très serré.