LES TROIS GRANDS ONT PRESENTE LEURS PLANS DE REDRESSEMENT 3 décembre General
Motors, Ford et Chrysler ont présenté hier au Congrès leurs plans de
restructuration en vue d’obtenir des aides fédérales. Ils ont demandé
au total 34 milliards de dollars de fonds publics, soit 9 milliards de
plus que ce qu’ils avaient demandé au mois de novembre.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] General
Motors a demandé 18 milliards de dollars de prêts (contre 10 à 12
milliards le mois dernier) qu’il commencerait à rembourser en 2011,
dont 12 milliards d’ici à la fin mars 2009 et 6 milliards qu’il
utiliserait si les conditions sur le marché ne s’amélioraient pas. Le
constructeur a indiqué qu’il avait besoin de 4 milliards de dollars
d’ici à fin décembre. Son plan de restructuration prévoit une réduction
du nombre de ses marques, de son réseau, de ses effectifs et de son
endettement. GM propose de se recentrer sur ses marques Chevrolet,
Buick, GMC et Cadillac (Saab serait vendu, Pontiac deviendrait une
marque de niche et Saturn pourrait être cédé), et de ramener le nombre
de ses concessions aux Etats-Unis de 6 450 actuellement à 4 700
environ, de fermer 9 usines supplémentaires et de réduire ses effectifs
aux Etats-Unis à 65 000-75 000 salariés (contre 96 000 actuellement)
d’ici à 2012. Le constructeur mise en outre sur la réouverture des
négociations avec le syndicat UAW pour abaisser ses coûts de
fabrication et de main-d’oeuvre. Il prévoit de ramener ses coûts
structurels en Amérique du Nord à 23,2 milliards de dollars en 2012
(contre 30,3 milliards actuellement) et de négocier avec ses créanciers
en vue de réduire sa dette. Rick Wagoner, président de l’entreprise,
pourrait se contenter d’un salaire de 1 dollar l’an prochain.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Ford
a demandé à pouvoir accéder à un prêt de 9 milliards de dollars pour
l’aider, le cas échéant, à financer la restructuration de ses activités
(il avait demandé 7 à 8 milliards le mois dernier). Le constructeur,
dont la situation financière est moins critique que celle de ses
concurrents, a indiqué que ses résultats avant impôts devraient être à
l’équilibre en 2011, et a insisté sur le fait qu’il n’anticipait pas de
crise de liquidités en 2009, à moins qu’un de ses concurrents ne fasse
faillite ou que la situation économique ne se détériore davantage. Le
constructeur compte investir 14 milliards de dollars aux Etats-Unis au
cours des sept prochaines années afin d’offrir des véhicules plus
sobres ; il commercialiserait une famille de véhicules hybrides,
hybrides rechargeables et électriques à l’horizon 2012. Il compte
également réduire ses coûts en diminuant le nombre de ses
concessionnaires et son portefeuille de marques (Volvo serait cédé),
ainsi qu’en arrachant de nouvelles concessions salariales au syndicat
UAW. Il prévoit en outre d’annuler les primes de ses cadres dirigeants,
de vendre ses cinq avions privés et de verser un salaire annuel de 1
dollar symbolique à son directeur général, Alan Mulally, si le
gouvernement débloque des fonds publics.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Chrysler
souhaite quant à lui bénéficier d’un prêt relais d’un montant de 7
milliards de dollars (montant identique à celui demandé le mois
dernier) d’ici à la fin décembre pour l’aider à survivre en attendant
que la situation sur le marché s’améliore. Le constructeur prévoit de
lancer 24 nouveaux modèles d’ici à 2012, dont plusieurs véhicules
électriques. Le plan prévoit également des alliances avec d’autres
constructeurs, des mesures de réduction des coûts et des concessions de
tous les actionnaires. L’entreprise espère dégager des bénéfices
d’exploitation dès 2009.
Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des
représentants, a indiqué que la faillite d’un des trois constructeurs
américains n’était pas envisageable. « Il y aura une intervention »,
a-t-elle déclaré, ajoutant toutefois que le Congrès pourrait imposer
des mesures de restructuration aux Trois Grands.
En cas d’échec du plan d’aide au Congrès, l’entourage
du nouveau président américain étudierait déjà l’idée d’une
réorganisation d’urgence (« prepackaged bankruptcy »), qui consisterait
à obtenir l’accord des créanciers sur une restructuration de la dette
avant même l’ouverture d’une procédure judiciaire. (AUTOMOTIVE NEWS,
AUTOMOBILWOCHE, L’ECHO 2/12/08, FINANCIAL TIMES, HERALD TRIBUNE, WALL
STREET JOURNAL, TIMES, IL SOLE-24 ORE, IL CORRIERE DELLA SERA,
HANDELSBLATT, WELT, LE TEMPS, ECHOS, TRIBUNE, LIBERATION 3/12/08)